« Je ne demande pas de grandes choses. Ce que Je veux c'est l'amour et l'amour rend tout facile » |
Combien Marie a été Mère pour Josefa, conformément à son rôle dans le plan de Dieu ! Nous allons le découvrir, par cette méditation.
Ce que Marie a révélé d’elle-même à Josefa peut être repris sous la forme de quelques-uns des vocables bien connus dans la tradition de l’Eglise. Ils seront limités à "12", comme les étoiles de la couronne de la femme de l’Apocalypse (12-1)
Des exemples illustrant ces vocables seront extraits de la vie de Soeur Josefa écrite en 1928 par sa Supérieure, la Mère de Lescure, sur la base des notes de Josefa traduites de l’espagnol. En effet, Jésus a demandé avec insistance que Josefa prenne note de ses Paroles pour répandre la connaissance de son amour. Il va aller jusqu’à lui dicter des phrases. Et Marie elle-même soulignera l’importance de ces notes.
Marie est la Mère qui prend part aux joies et aux peines de ses enfants ; la Mère qui rassure, encourage, conseille, incite à la générosité ; la Mère de Jésus et des fidèles ; la Fille de Dieu qui enracine l’âme de son enfant dans la terre de l’humilité ; la Mère qui indique la ligne de conduite à tenir dans les tentations.
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Quelle joie de constater combien Marie se sent et se sait responsable des enfants de Dieu, a souci de tous les hommes, ses enfants aussi.
Pour Josefa, en raison de sa vocation, spéciale et difficile, Marie fut un signe tangible de protection, de consolation, d’espérance assurée, d’intimité avec Jésus-Christ.
Dès avant son entrée au Sacré-Cœur, Marie donna un signe fort à Josefa. En février 1912, à 22 ans, Josefa entra chez les Réparatrices de Madrid. Elle y fut heureuse pendant 6 mois, dans l’esprit de cette famille religieuse : réparer par le Cœur de Marie. C’est là que lui fut adressé, dans les mains de Marie, un premier signe de l’appel particulier qui caractériserait sa vocation.
Chargée de l’entretien d’une salle, elle y soignait avec amour une grande statue de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Vêtue selon la coutume espagnole, la Vierge tenait en ses mains une couronne d’épines. Quel ne fut pas l’étonnement de Josefa, de voir un jour cette couronne tout éclairée par un point lumineux dont elle ne distinguait pas la source … Elle n’osa parler du fait, mais 3 ou 4 jours durant, la couronne garda sa clarté. S’enhardissant alors, elle monta jusqu’à la statue et vit une épine tout embrasée d’où rayonnait la lumière.
Au même moment, une voix très douce lui dit :
« Prends cette épine, ma fille. Plus tard, Jésus t’en donnera d’autres. »
Josefa ne racontera ceci que peu avant sa mort.
A la demande de sa mère, pressée par le manque de moyens de subsistance, Josefa dut rentrer à la maison pour aider sa famille.
Par la suite, après plusieurs contretemps, elle entra enfin au Sacré-Cœur de Poitiers en février 1920, pour une vie consacrée qui durera jusqu’à sa mort le 29 décembre 1923.
Pendant son postulat, Josefa dut lutter à plusieurs reprises contre la tentation de renoncer. Elle reçut le réconfort de la vision du Cœur de Jésus et, l’expérience de repos dans ce Cœur, l’aida puissamment à tenir bon. Alors, le 3 juillet 1920, Jésus lui-même lui adresse le signe de la couronne d’épines. Josefa écrit :
« Aujourd’hui, je travaillais au noviciat et je pensais au bonheur de vivre sous le même toit que Lui et de l’avoir pour compagnon de tous mes emplois. Je ne sais plus ce que je lui disais quand, tout à coup, Il m’a montré son Cœur enveloppé d’une flamme ardente et entouré d’une couronne d’épines… Mon Dieu ! Quelles épines !… Elles étaient comme des pointes profondément enfoncées et de chacune coulait beaucoup de sang… »
Jésus lui demande de le consoler par son union à Lui. Les jours suivants, le signe des épines se renouvelle.
Le 17 août 1920, alors que Jésus vient de lui poser la question : « M’aimes-tu ? » Josefa prie la Très Sainte Vierge de l’aider à consoler son Fils . Elle répondra à Jésus :
« Seigneur ! Vous savez bien que je vous aime ! Mais comme je suis pauvre, c’est par votre Amour même et celui de ma Mère, la Vierge Très Sainte, que je veux vous aimer. »
Mais les visions et les appels répétés de Jésus troublent fortement Josefa qui n’est pas sûre que cela vienne de Dieu et qui désire se fondre, le mieux possible, dans la vie régulière de sa communauté, sans se faire remarquer.
Le soir du dimanche 3 octobre, la Mère Assistante devinant une extrême souffrance sur les traits de la novice, lui fait devancer l’heure du repos. Dans le petit dortoir solitaire, Josefa qui ne peut dormir prie sa Mère du ciel. Elle écrit :
« Je récitai les litanies de la Très Sainte Vierge puis je lui dis de tout mon cœur ce que je ne cesse de lui demander depuis bien des jours : ’ Ma Mère ! Je vous en supplie pour l’amour de Dieu, ne permettez pas que je sois trompée et faites connaître si tout cela est vrai ou non ! ’
Au moment même, j’entendis comme le pas léger de quelqu’un qui vient et je vis tout à coup, debout près de mon lit, une personne vêtue de blanc, enveloppée d’un long voile. Sa physionomie était très fine, ses mains croisées. Elle me regarda avec beaucoup de douceur et dit :
« Ma fille, tu n’es pas trompée. Ta Mère le connaîtra bientôt. Mais tu dois souffrir pour donner des âmes à mon Fils. »
Elle disparut me laissant une paix inexprimable. »
Josefa éprouve une grande confiance envers Marie, Mère de Jésus-Christ, Dieu. Marie se dira explicitement
Par exemple le 12 février 1922 :
« Ne crains pas, ma fille ! Je suis la Vierge Immaculée, la Mère de Jésus-Christ, la Mère de ton Rédempteur et de ton Dieu. »
Ou encore, le 22 juillet de cette même année 1922 :
« Mon Divin Fils veut se servir de ce petit instrument pour sa gloire »
C’est là le titre principal de Marie, tel que proclamé au Concile d’Ephèse dans les premiers temps de l’Eglise. Et le second titre est très proche. Devant son Fils attaché à la croix, Marie a accepté d’être :
Ainsi, Josefa s’entend appeler « ma fille » ou « fille de mon cœur » par Marie qui interpellera Josefa au cours d’une vision de la Passion, le Vendredi Saint 30 mars 1923.
« Vois, ma fille, jusqu’où l’a réduit son amour !… C’est l’amour qui le presse d’unir tous les hommes par des liens de frères en leur donnant à tous sa propre Mère. »
Le 10 décembre 192O, Josefa confie à Marie à quel point elle redoute les grâces si exceptionnelles qui lui sont proposées par Jésus. Marie la rassure :
« Je ne t’abandonnerai pas, puisque je suis ta Mère. »
Il y aura de nombreux gestes de tendresse :
« Elle mit sa main sur mon front, en même temps qu’elle mettait sa main sur mon épaule. Je me retournai et je vis la Sainte Vierge…mettant sa main sur ma tête… »
Dès le début, en donnant à Josefa le signe de l’épine, Marie a été :
Si le Dieu fait homme est Médiateur, au sens plein, entre Dieu et les hommes, Marie a part aux Mystères du Christ qui lui donne de dispenser des signes de son dessein ( par ex. l’épine remise à Josefa), de promettre sa force, d’annoncer des événements, de transmettre sa paix.
Par exemple, le 12 juillet 1921, Marie dit :
« Si tu savais comme Il te soutient sans jamais te laisser seule ! Rien de ce que tu souffres n’est inutile ! »
Le 3 mars 1922, Marie vient rappeler à Josefa :
« N’oublie pas que ton amour est libre ! »
Le 21 janvier 1923, Marie explique :
« Jésus veut que, pendant ta vie, ses paroles restent cachées. Après ta mort elles seront connues d’un point à l’autre de la terre et beaucoup d’âmes, à leur lumière, se sauveront par le chemin de la confiance et de l’abandon au Cœur miséricordieux de Jésus. »
Lorsqu’il faudra que Josefa aille à Rome et transmette un message à la Supérieure Générale de la Société du Sacré-Cœur, Marie sera chargée de le lui annoncer le 20 août 1923. Josefa ressent une vive appréhension à l’idée de sortir de son effacement. Après un temps de silence où le regard de la Vierge apporte force et paix, celle-ci ajoute :
« Ne crains rien, Jésus qui vous aime te dira ses désirs… et tout se fera facilement, simplement, humblement… Que vous êtes heureuses, mes filles, d’être l’instrument de cette Œuvre entre les mains de votre Dieu ! »
Le 16 octobre 1922, Marie donne à Josefa un signe fort, destiné aussi à ses sœurs. Josefa raconte :
« Ce matin, vers 10 heures, je cousais à la machine. J’avais posé mon chapelet près de moi et, tout en travaillant, je disais quelques Ave Maria… Mon âme était plongée dans l’angoisse… Tout à coup, je vis la Très Sainte Vierge debout devant la machine à coudre. Elle était ravissante de beauté, ses mains croisées sur sa poitrine.. Elle prit mon chapelet.. Elle appuya trois fois la croix sur mon front en disant :
« Si, ma fille, tu peux davantage encore !... »
Une fois la Sainte Vierge disparue, une sœur voit trois gouttes de sang sur le bandeau que Josefa porte autour du front, là où la croix s’est appuyée. Ces taches de sang sont à l’extérieur, non sur la face intérieure du bandeau et le front de Josefa ne porte pas trace de blessure.
Le lendemain, Jésus dira :
« Oui, c’est mon sang ! Garde-le comme une caresse de ma Mère… C’est en lui que tu trouveras la force et le courage. »
Le Seigneur donnera encore deux fois le même témoignage de son amour, toujours par l’entremise de sa Mère, en mars et en juin 1923. Ce seront des preuves pour accréditer le message confié à Josefa.
D’une autre façon, Marie est plusieurs fois Médiatrice de Josefa à Jésus. Josefa écrit le 5 juin 1923 :
« Plus je le vois bon et grand, plus je me sens petite. Ah ! Jamais je n’oserais m’approcher de Lui, si je n’avais la Très Sainte Vierge pour m’aider et me conduire. »
Le 17 août 1923, à l’oratoire du noviciat :
« Donne-moi toutes tes activités et je les transformerai ; donne-moi ton amour, ta vie… et je passerai tout à Jésus. »
Marie explique, initie aux pensées de Jésus, conseille, exhorte, indique la ligne de conduite à tenir dans les tentations. L’humble servante du Seigneur sait que l’humilité est la meilleure protection contre le mal.
Le 7 décembre 1920, Marie vient dire à Josefa :
« Tu n’es rien et tu ne mérites rien… Tout est grâce de ton Dieu »
« Quand tu te trouves environnée de tentations, quand ton âme est froide et sans force pour combattre, ne laisse jamais la prière. Prie avec humilité et confiance »
Le 9 avril 1921
« En face d’un chef-d’œuvre, ce n’est pas le pinceau mais la main de l’artiste que l’on admire… Ainsi, Josefa, même s’il arrive que de grandes choses se fassent par toi, ne t’en attribue rien car c’est Jésus qui agit. Sois très fidèle dans les petites comme dans les grandes choses, sans regarder si elles te coûtent »
Le 21 janvier 1923 :
« Ma fille, ne t’effraie pas… Jésus est tout-puissant, et c’est Lui qui agit…. Il connaît le fond des cœurs et c’est lui qui permet toutes les circonstances. Si plus d’une fois ses plans te semblent bouleversés, c’est qu’Il veut te garder ainsi bien humble et bien petite. »
Lorsque, à la stupéfaction de Josefa, Marie lui annonce le 19 avril 1923 qu’elle doit quitter la maison de Poitiers pour celle de Marmoutier, donc quitter les Supérieures qui , seules, sont au courant de sa situation et en mesure de l’aider, suit une explication :
« Ne t’étonne pas, ma fille, les chemins du Seigneur sont impénétrables aux yeux des créatures… Ne crains rien. Ce sacrifice est nécessaire, et pour ton âme et pour beaucoup d’âmes… Jésus t’aime…Ne vis que pour Lui ! »
La miséricorde offerte à tous est une donnée essentielle du Message remis à Josefa. Marie la rassurera souvent en lui rappelant cet amour divin plus fort que toutes les offenses, plus fort que toute faiblesse humaine.
Le 20 octobre 1923, par exemple, Marie le dira explicitement :
« Je suis ta Mère, la Mère de Jésus et la Mère de Miséricorde…. C’est Jésus qui fait tout en toi, qui te pardonne, qui t’aime. »
Le 15 août de la même année 1923, après avoir écouté ce que Josefa lui confiait de ses tourments présents, de ses appréhensions pour l’avenir et surtout de sa fragilité, Marie lui répond :
« Ma fille, ta faiblesse ne doit pas te décourager, confesse-la humblement, mais ne perds pas confiance, puisque tu sais, à n’en jamais douter, que c’est à cause de ta misère et de ton indignité que Jésus a fixé ses yeux sur toi… Beaucoup d’humilité, mais beaucoup de confiance ! »
Le 22 novembre 1921, au milieu des tentations et autres attaques du démon, Marie avait déjà rassuré Josefa qui craignait de blesser, même involontairement, le Cœur de Jésus.
« Ma fille ! pauvre petite !… Ne crains rien, Josefa, Jésus a fait avec toi une alliance d’amour et de Miséricorde. Tu es toute pardonnée »
Le 2 mai 1922
« Jésus a fixé ses yeux sur toi et, malgré ta misère et même tes ingratitudes, Il ne les en détournera pas ! »
Une visite de Marie qui est suivie le lendemain de celle de Jésus :
« Tu ne peux savoir combien mon Cœur se plaît à pardonner les fautes qui ne sont que de fragilité. Ne t’inquiète pas ! »
Le 27 juillet 1922, Marie répète à Josefa un appel à la confiance que Jésus lui a lancé la veille en même temps qu’à toutes les âmes, en ces termes :
« Ma fille chérie, ne t’afflige pas de tes chutes ! Tu tomberas plus d’une fois encore mais l’amour te relèvera toujours. »
Et Marie dira le 16 mai 1923 :
« S’il demande, s’Il veut la misère et le rien, c’est pour donner lieu à sa miséricorde et à sa bonté qui consument et transforment tout…Ah ! si les âmes le connaissaient, comme elles l’aimeraient davantage ! »
Ces exemples montrent bien un double mouvement : Marie vient souvent en avant de Jésus. Elle prépare le cœur de Josefa à l’écoute de Celui qui est la Parole, tout en annonçant déjà cette Parole… D’autres fois, Marie se fait plutôt l’écho de la Parole.
De plus, Marie annonce la réalisation du Plan de Salut dans lequel intervient Josefa :
Le 15 août 1922 :
« Ne crains pas, ma fille. La volonté de Jésus s’accomplira. Son Œuvre se fera. »
L’expression :
peut représenter la préparation par Marie de l’avènement de son Fils en nos cœurs, particulièrement en ce temps de l’Avent que nous allons revivre.
Message d’Avent, ces mots du 4 décembre 1923 :
« Attends-le avec amour. Il va venir. »
Marie annonce la victoire de la Croix et, dans le Mystère de la Miséricorde divine, se pose elle-même en :
Mère des hommes, elle promet à Josefa le 10 décembre 1920 :
« Je ne t’abandonnerai pas puisque je suis ta Mère »
Et le 29 juin 1921 :
« La force nécessaire ne te manquera jamais et quand tu n’en pourras plus, c’est moi qui te donnerai courage et qui te soulagerai… Je suis le refuge des pécheurs. »
Marie interviendra après que Josefa ait succombé à la tentation de brûler le cahier contenant ses notes. Le samedi 7 mai 1921, la tentation de renoncer à sa vocation tombe sur Josefa. Elle racontera :
« Le soir de ce jour, j’allai faire mon adoration avec toutes mes sœurs et, pour m’aider un peu, je me mis à lire quelques-unes des Paroles de Notre-Seigneur dans le cahier où je les écris. Mais au lieu de me tranquilliser, cette lecture augmenta mon trouble par la pensée que toutes ces grâces seraient ma perte…. Je sortis de la chapelle pour aller ranger ce cahier… Je fus entraînée dans la cuisine avec la pensée de brûler le cahier…. Mais je ne pus soulever la marmite. »
Alors, Josefa froisse le cahier entre ses mains et le jette dans la caisse où l’on met le bois à brûler. Mais peu à peu lui apparaît la gravité de son acte, qui lui a été comme arraché.
« Je retournai à la cuisine…. Mais je ne le retrouvai plus et je suppliai la Sainte Vierge de s’en charger elle-même…. Le lundi 9 mai, je balayais le corridor des cellules, pensant toujours au cahier… Mais j’avais perdu l’espoir de le retrouver !… »
Tout à coup, elle entend :
« Va à la cuisine, là, tu le trouveras ! »
Josefa y va et aperçoit son cahier dans la caisse du bois, enveloppé dans un papier très blanc.
Marie qui a pris soin du cahier, lui redira l’importance de ‘toute Parole qui sort de la bouche de Dieu’ (Mt 4:4).
Marie, refuge des pécheurs et
Deux faits observés par les Supérieures de Josefa le démontrent.
Les 7 et 8 juillet 1922, au début de la retraite avant les Vœux que doit prononcer Josefa, vient un temps d’obsession, de désespoir, qui s’ajoute aux douleurs physiques. Josefa, épuisée, est assise dans sa cellule. Les deux Supérieures qui la suivent prient à ses côtés. Elle semble ne pas entendre les ‘Ave’ qui se multiplient très bas près d’elle, rappelant à la Sainte Vierge la puissance de ses Douleurs et la suppliant de venir au secours de son enfant. Mais soudain, le visage crispé de Josefa se détend, ses lèvres s’ouvrent et, peu à peu, murmurent la même prière. Alors les Supérieures essaient de lui relire des Paroles de la Sainte Vierge qu’elle a conservées :
« Ma fille, n’est-ce-pas que tu n’abandonneras jamais mon Fils ? »
« Non ! ma Mère, jamais ! »
répond Josefa, illuminée et libérée.
Plusieurs fois, dans des circonstances analogues, où Dieu permit l’emprise du démon pendant des périodes parfois longues, Marie dira, comme le 15 août 1923 :
« Ne crains rien, je te défends »
Enfin, début décembre 1923, alitée, fiévreuse, en proie à diverses douleurs, Josefa aborde une phase de 20 jours. Elle est proche de sa mort. Un calme relatif et intenses souffrances alternent.
Le 22 décembre une force étrangère lui fait penser, vouloir, éprouver physiquement même, ce qu’elle ne voudrait ni penser, ni vouloir, ni éprouver. L’idée s’impose à son esprit que personne ne la force à suivre cette voie extraordinaire qui la conduit à la mort . Qu’elle refuse et elle guérira !
Et subitement, à cette pensée, une sorte de bien-être et de jouissance de vivre l’envahit.
Les prières de l’exorcisme ne semblent pas agir. De nouveau, les Supérieures invoquent les Douleurs du Cœur Très Pur de Marie en répétant les ‘Ave’… Soudain, Josefa se détend… ses mains se croisent ; ses lèvres se desserrent…On la voit s’unir à la prière et répéter, mot après mot, la prière d’abandon de la Fondatrice, Sainte Madeleine-Sophie. Cette fois, Josefa est définitivement libérée.
Marie et Madeleine-Sophie agiront souvent de façon complémentaire ou parallèle durant cette période finale. Elles promettent à Josefa de venir avec Jésus pour la dernière rencontre ici-bas en prélude du face à face éternel. Revenant en arrière, nous pouvons encore admirer comment Marie enseigne à Josefa des prières qui plaisent à son Fils.
Par exemple, le 15 octobre 1920 :
« Cette prière lui plaira : Oh ! Père bon et miséricordieux, regardez votre enfant et faites-la tellement vôtre qu’elle se perde en votre Cœur… »
Ou en mars 1923 :
« Je voudrais correspondre à cet amour que vous avez pour moi… Je vous présente mon pauvre cœur tel qu’il est, avec toutes ses misères, ses faiblesses et ses bons désirs… Je vous demande, enfin, ô mon Très Doux Jésus, de donner à mon âme la sainteté même de votre Cœur divin. »
En Marie, disait Paul VI, toute compassion, toute douceur, toute poésie est femme vivante. En elle, rayonne Jésus, le Christ comme au-dedans d’une flamme ardente.
La beauté de la
ravit Josefa à chacune des visites de celle-ci. Tous les voyants, qui ont pu la contempler, ont été émerveillés par sa beauté.
Josefa la décrira quelque peu :
« Je vis tout à coup une personne vêtue de blanc, enveloppée d’un long voile. Sa physionomie était très fine, ses mains croisées. (3 octobre 1920)
Des reflets argentés scintillent sur sa tunique et son visage est radieux. (14 mai 1921)
Je vis soudain la Sainte Vierge très belle, toute vêtue de lumière. (16 juillet 1922) »
Le jour de la fête de Notre-Dame des Douleurs, Josefa explique :
« Elle est vêtue d’une tunique d’un violet très pâle, ses mains jointes sur sa poitrine et si belle ! (15 septembre 1922) »
Le 8 décembre 1923
« Elle est venue soudain. Vêtue comme toujours mais environnée d’une clarté éblouissante. Elle était debout sur un croissant de nuages d’azur et très léger. Sur sa tête était à peine posé un long voile d’un bleu très pâle qui se perdait dans les nuées sur lesquelles reposaient ses pieds. »
Ce jour-là, Marie dira clairement :
« Toute la beauté qui resplendit en moi est le reflet des perfections du Tout-Puissant. »
Marie témoignera encore plus directement du Royaume de Dieu le 15 août 1923 :
« Quelle admiration, quelle adoration et quelle douceur quand mes yeux virent, pour la première fois, dans sa Gloire et dans sa Majesté, au milieu des armées Angéliques, mon Fils !… mon Dieu !.. »
Marie :
Ce même jour, elle conclut :
« Et que dire, ma fille, de l’étonnement dont je fus saisie à la vue de mon extrême bassesse couronnée de tant de dons et environnée de tant d’acclamations ! …. Plus de tristesse !… Plus de mélange !…. Tout est douceur, tout est Gloire, tout est Amour ! »
Jésus a fait partager à Josefa sa joie de Sauveur : sa joie d’ouvrir le Royaume même à ceux qui s’étaient perdus mais qui ont été ramenés sur le chemin de l’Amour. Ce chemin de l’amour, Jésus l’a traçé par sa présence au cœur de ce monde dont nous fêtons le commencement à Noël.
Pendant la Messe de minuit de Noël 1920, la
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Lisons encore Josefa :
« Je vis venir la Sainte Vierge au-devant de moi. Elle tenait dans ses bras l’Enfant-Jésus…Il saisit mon doigt et le garda serré dans sa main… »
« Ma fille, baise les pieds de Celui qui est ton Dieu et qui sera ton compagnon inséparable si tu ne le repousses pas. Ne crains rien ! Approche-toi : Il est tout Amour ! »
Comme de nombreuses autres fois, Marie bénit Josefa avant de disparaître, répondant ainsi à la longue prière enthousiaste que son Divin Fils fera entendre à Josefa le 26 août 1923. Dans cette prière, le Fils adresse à sa Mère une série de titres qui s’apparentent à ceux que les notes de Josefa suggèrent par ailleurs.
« Mère tendre et aimante, Vierge très prudente, Mère du Rédempteur, fidèle aux mouvements de la grâce, Mère de Jésus-Christ, Vierge incomparable, Vierge Immaculée, délices de la Trinité Bienheureuse, admirée des anges et des saints, joie des cieux, étoile du matin, rosier fleuri du printemps, lys très blanc, iris svelte et gracieux, violette parfumée, jardin cultivé et réservé pour les délices du Roi des cieux, arche précieuse où s’enferment toutes les vertus, Vierge très puissante, Vierge clémente, Vierge fidèle, Refuge des pécheurs,
Bénissez-moi, bénissez tous les hommes ! »
« Je veux que le monde sache que je suis un Dieu d’Amour, de Pardon, de Miséricorde ».
Claudine Godard
Les illustrations : Vierges de Bruxelles-Belgique